Habitation pour personne électro-hypersensible
Chantier à venir, construction d’une petite habitation pour personne électro-hypersensible
Début du projet : Fin 2022- début 2023
Il va sans dire qu’avant toute chose le maître de l’ouvrage a pris soin de choisir un terrain qui se trouve en zone « blanche ». L’analyse que nous en avons faite montre bien qu’il se trouve en dehors des angles et rayons d’émissions des antennes GSM, paraboles,…
Mais avant même le début de la conception, ce projet a fait l’objet d’un long travail de recherche pour en savoir plus sur l’électro-hypersensibilité. Et le sujet est pour le moins « sensible », car il n’est pas ou très peu étudié par les scientifiques voire même remis en cause par les médecins et facultés. C’est en étendant les recherches dans les pays avoisinants (France mais surtout Suisse et Autriche) que nous avons pu en savoir plus et finalement trouver un contact en Belgique.
Les « solutions » proposées sont très variées. En Suisse par exemple, on utilise régulièrement le système de la cage de Faraday : un bâtiment de béton armé dont les armatures sont reliées à une terre électromagnétique. D’autres proposent un blindage au plomb (plaques ou peinture) mais l’impact environnemental n’est pas négligeable.
Nous avons opté pour une solution moins impactante pour l’environnement : une construction dépourvue d’éléments métalliques ou presque (ceux qui sont indispensables sont reliés à la terre) mais protégée par une couche d’argile, le maître de l’ouvrage ayant déjà expérimenté cette technique avec succès dans son ancienne habitation.
Les fondations seront faites de béton armé de fibres polyester, le gros-œuvre sera réalisé en blocs de lave bardé de bois (pour respecter les règles d’urbanisme) mais les murs seront doublés à l’intérieur d’une maçonnerie d’argile. Le plancher de l’étage sera également couvert d’une chape d’argile. Le choix des menuiseries extérieures a été beaucoup plus complexe. Le respect de la norme PEB ne permet pas de travailler avec un vitrage sans film métallique et la mise en œuvre d’un double chassis s’est révélée très onéreuse. Des recherches sont en cours avec les fournisseurs pour proposer un vitrage performant muni d’un film non-métallique de protection contre les ondes.
Mais au-delà de la protection contre les champs électro-magnétiques et telluriques (la boucle de terre ne sera pas « fermée »), il faut penser aux émissions produites par le bâtiment lui-même : installations techniques, appareils ménagers,… Cette habitation ne sera évidemment pas équipée de Wifi ou de téléphone portable. Elle est d’ailleurs implantée au centre de la parcelle pour se protéger du rayonnement venant des habitations voisines. Les installations techniques seront installées en dehors de l’enveloppe protégée, les canalisations seront en PVC plutôt qu’en acier, la ventilation sera naturelle et non mécanique, le chauffage sera réalisé par un poêle et des convecteurs à gaz locaux, donc sans alimentation électrique ou circulateur, les points électriques limités au strict nécessaire seront coupés la nuit par bio-rupteurs, l’épuration des eaux se fera par filtre à sable (sans compresseur)…
Les corps de métier qui interviendront sur le chantier seront (ou sont déjà) sensibilisés à cette problématique car leur collaboration est essentielle.
Dans ce type de projet, chaque détail est important et une erreur peut mettre à mal tous les efforts réalisés par ailleurs.
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